Sept 2024
Un jour, j’ai croisé une montagne dont la lueur ressemblait à de la nacre ou à la clarté d’un soir de pleine lune.
La puissance tranquille d’une montagne qui nous fait percevoir tous les possibles de la vie. Celle qui nous fait sentir que lorsque nous sommes stables en nous-même, rien n’est impossible. Une force de présence inébranlable, accentuée par un regard d’une grande clarté qui ouvre tous les espaces de nous-même. Un regard qui nous amène dans les parts les plus intimes, les plus cachées, les plus reculées, qui nous met en lien avec notre vrai visage.
Impossible de ne pas devenir un individu entier à ses côtés. A son contact, c’est comme si l’intégralité de ma personne s’était révélée.
Cette montagne de sagesse ou cette perle de sagesse, se nomme Dominique Banizette. Nous nous sommes rencontrées au cours de l’été 2009. J’avais 30 ans. J’étais une jeune femme, et j’avais déjà cherché longuement un chemin spirituel dans lequel je puisse m’établir. J’étais fragile émotionnellement, avec une sensation d’être esseulée malgré une vie sociale bien remplie.
Mon être profond était triste, caché derrière une façade souriante et très propre. Avec le recul, je peux dire que j’étais enfermée dans une certaine représentation de moi-même.
Je n’arrivais pas à incarner mon être en devenir.
Cela fait maintenant 15 ans que je chemine auprès d’elle et qu’elle m’accompagne avec justesse et ce discernement qui la caractérise. Elle a su, respecter mon rythme de progression en amenant les bonnes réponses au bon moment, pas à pas, étapes par étapes, avec force et patience. Je suis d’un tempérament qui aime faire les choses par elle-même… Alors, il fallait être fin pédagogue pour ne pas braquer le petit cheval sauvage, ni le brider. Elle a su me donner l’espace dont j’avais besoin. Elle m’a offert la possibilité de grandir au sein d’un environnement bienveillant, sécure mais qui sait interpeller, éveiller. Donner des petits coups de sursaut qui vont ébranler juste ce qu’il faut pour permettre de modifier tout de même ce qui n’était pas en place.
Elle m’a offert la possibilité de m’incarner et de me responsabiliser en tant que femme et prendre en main mon chemin.
Elle m’a offert une place d’envergure au sein de L’École du Qi, en me proposant d’intégrer l’équipe pédagogique de cette structure et plus tard d’en être la successeuse.
J’ai mis 11 ans à accepter cette dernière proposition, incarner cet être d’envergure qui assume pleinement son rayonnement et son action au sein du monde.
J’en suis aux balbutiements de cette transition, étape de vie qui active en moi un grand sens moral dont je n’avais jamais autant senti la saveur jusqu’à présent.
Être garante d’une succession, d’une forme précieuse qui porte le Qi, qui m’inscrit dans une lignée. Le nourissement du vivant comme ce qu’il y a de plus précieux à maintenir, soutenir, faire croître en chaque être. Accompagner chaque individu vers l’expression la plus élevée de lui-même. Pas élevé dans le sens d’une grandeur plus haute que les autres. Élevé, dans le sens d’une beauté qui émane d’une personne qui sait qui elle est, qui sait qu’elle est sa place
au sein du monde et qui dialogue avec celui-ci sereinement.
Aujourd’hui, je te dis merci, Domie. Merci de m’avoir tant transmis ! Lorsque j’étais élève dans le dojo, mais surtout lorsque nous partageons le quotidien. Tu as su m’enseigner, non seulement cette pratique magnifique qu’est le Qi-Gong, mais également le goût de vivre chaque instant avec toute attention, stable et solide comme une montagne, l’espace du cœur ouvert clair et joyeux, tout simplement.
C’est toutes ces images, liées à des sensations qui porte ma pratique.
Ce que j’ai reçu auprès d’elle est une de mes plus grandes sources dans ma manière de transmettre en Qi-Gong.
Gratitude à toi Domie.